par Christof Schöch
2010
On ne dispose que de peu de renseignements sûrs concernant la vie de François-Joseph Bérardier de Bataut, qu’il ne faut pas confondre avec l’abbé Denis Bérardier. Il est né en 1720 à Paris et mort en 1794 également à Paris. Après des études de théologie, il devient professeur au collège du Plessis.[1] (Pour plus de renseignements, voir le relevé des notices biographiques dans le dossier critique.)
En dehors de l'Essai sur le récit (1776), il est notamment l'auteur d'un Précis de l'histoire universelle (Paris : Hérissant fils, 1766, in-8°, XII-383 p.), qui est réédité deux fois, en 1776 et en 1823, et le traducteur d’un Anti-Lucrèce en vers françois (Paris : Charles-Pierre Berton, 1786) par Melchior de Polignac. (Pour des références bibliographiques plus précises, voir la bibliographie pertinente dans le dossier critique.)
L’Anti-Lucrèce, écrit par Melchior de Polignac (1661-1744) en latin moderne et sous forme versifiée, avait été publié pour la première fois de manière posthume, en 1747. Cet ouvrage avait du succès, comme en témoignent les cinq traductions qui en ont été faites au XVIIIe et XIXe siècle. La version de Bérardier est autant un poème didactique qu’un ouvrage relevant de l’apologétique chrétienne : Bérardier retient la forme versifiée et tous les moyens de la poésie pour en renforcer l’argument. Il combine aux vers des notes parfois assez longues qui suivent chaque chant et qui marquent bien la perspective apologétique puisqu’elles ne s’opposent pas seulement à Lucrèce, mais surtout au matérialisme contemporain, tel que de nombreux penseurs du siècle des Lumières l’ont défendu.[2]
Les douze entretiens que comporte l’ouvrage portent sur le récit et la (bonne) manière de raconter dans des œuvres de fiction tels que la fable, le roman ou le conte aussi bien que dans les ouvrages de non-fiction comme l'histoire, l'éloquence ou le récit oral d'un fait quotidien. L'objectif est même, de manière parfaitement explicite, d'enseigner une compétence narrative critique qui doit permettre au lecteur de reconnaître les « pièges » qu'un auteur peut lui tendre en introduisant une perspective biaisée et partisane dans la présentation de son récit (voir la Préface).
On peut distinguer deux grandes parties du texte : les cinq premiers entretiens portent avant tout sur la nature du récit ainsi que sur la place et la fonction des « circonstances » ou « ornements » du récit de manière générale ; dans la seconde partie, six entretiens s'interrogent sur les « qualités » et les « ornements » dans différents genres d'écrits, comme la narration historique, oratoire, poétique, badine, ainsi que dans la fable ou l'apologue. Le dernier entretien est une discussion de l'histoire et des mérites du roman, les deux amis n'étant point d'accord sur le statut qu'il convient de conférer à ce genre d'écrits. L’ouvrage contient en outre un index relativement détaillé des auteurs, personnages et notions mentionnés au cours des entretiens (non reproduit jusqu’ici dans la présente édition).
Au centre du débat, occupant la plus grande partie des quatre premiers entretiens, se trouve la question du statut des « circonstances » des faits racontés : la catégorie des circonstances recouvre le plus souvent, mais non exclusivement ou nécessairement, des brèves notations descriptives, des séquences descriptives plus étendues ou des narrations détaillées. Le texte constitue une défense raisonnée et différenciée de la description ou des circonstances d'une action dans un récit. Il en constitue une promotion modérée dans la mesure où il insiste aussi bien sur ce qui en justifie l'apparition que sur ce qui en limite la présence.
Dès le début du premier entretien qui porte sur la « nature du récit », Euphorbe affirme que le récit, aussi bien que la peinture d'histoire, doit représenter les « faits » (c'est-à-dire les événements) avec certaines circonstances, afin de donner « un intérêt plus vif à l'action » (page 6). Les circonstances sont également à l'origine de l'illusion référentielle : « Du choix des circonstances, naît cette espèce d'enchantement, qui nous transporte au-delà des temps & des lieux […] » (page 9). La nécessité où se trouve le récit, dans l'esthétique narrative du dix-huitième siècle, de susciter l'intérêt aussi bien que d'entretenir l'illusion référentielle, permettent à Euphorbe de conclure que les circonstances sont, au même titre que les « faits », constitutives du récit : « Présenter rapidement les parties les plus essentielles d'un fait, ce n'est donc pas proprement raconter », affirme-t-il, et constate : « le détail des circonstances est donc nécessaire au récit » (page 10). Or, cette affirmation — qui va à l'encontre de la doxa de l'époque sur l'économie narrative selon laquelle le récit est essentiellement une relation de faits — se trouve nuancée par l'étape suivante de l'argumentation. Euphorbe propose de distinguer deux sortes de circonstances : les unes « principales », les autres « d'ornement » :
« Distinguez avec moi deux espèces de circonstances. Les unes, que j'appelle circonstances principales, contribuent à faire connaître l'objet que l'on veut peindre. Sans elles, il ne fait qu'effleurer notre esprit ; & quelque différentes qu'elles puissent être, elles sont essentielles : les autres, que j'appelle circonstances d'ornement, jettent, dans le récit de l'intérêt & de l'agrément ; mais il peut absolument s'en passer. L'écrivain ne peut se dispenser d'employer les premières ; &, s'il veut faire un grand effet, il n'omettra pas les autres » (page 12).
À travers les cinq premiers entretiens, il se dessine en fin de compte une vision très différenciée et nuancée des composantes du récit et des degrés de nécessité et de légitimité des circonstances qu'un narrateur peut ajouter aux faits purs de son récit. Tout d'abord, la distinction entre « faits » ou événements d'un côté, et « circonstances » ou « digressions » de l'autre, est importante ; ensuite, il faut distinguer les « circonstances principales » des « circonstances d'ornement ». Les premières sont nécessaires, tandis que les secondes ne sont « légitimes » que sous condition de répondre à un certain nombre de critères, dont les plus importants sont de respecter la brièveté et la clarté du récit, de produire l'intérêt, l'agrément ou la variété, et de correspondre aux critères de la vraisemblance et de la pertinence. Par ailleurs, une description ou une digression descriptive peut généralement ajouter de l'ornement à un récit à condition d'être original, vivace, et bien écrite. À côté des circonstances principales, il y donc des circonstances d'ornement légitimes parce que répondant à différentes conditions ainsi que des circonstances d'ornement illégitimes parce que n'y répondant pas.
Les réflexions de Bérardier de Bataut sur les « circonstances » du récit sont extrêmement systématiques et détaillées. Les règles énoncées par Bérardier ne doivent pas, cependant, être comprises comme formant une poétique normative des circonstances, mais comme une tentative de systématiser un ensemble d'idées et de contraintes concernant la place des circonstances dans le récit, sans que ni par une autorité institutionnelle de l'auteur, ni par la diffusion sans doute relativement restreinte du livre, on puisse parler d'un ouvrage exerçant lui-même une contrainte active sur la production romanesque ; il faut plutôt comprendre l'Essai sur le récit comme une un ouvrage qui résume et systématise des idées existant indépendamment de lui dans le champ littéraire.
L'Essai sur le récit s'inscrit dans la tradition, très vivante aux siècles classiques, du dialogue philosophique platonique : ici, deux personnages s'entretiennent de la « manière de raconter » dans différentes sortes d'écrits. Ils se sont retrouvés dans la maison d'Euphorbe, situé à l'écart du trouble mondain dans une campagne agréable, donc dans un lieu propre à la réflexion.
Chaque entretien commence par une rapide description de l'endroit où a lieu l'entretien et par une légère esquisse d'un cadre narratif, ce qui place les deux personnages dans une situation de communication concrète et rattache les objets des entretiens aux personnages. Les rôles des deux personnages sont assez clairement définis : Euphorbe, qui a consacré la majeure partie de sa vie aux belles-lettres, est dans le rôle de Socrate qui fait « accoucher » Timagène, ancien militaire et homme de bon sens, de connaissances et d'aperçus insoupçonnés. La structure « maïeutique » du dialogue platonique n'est cependant que superficielle et ne cache qu'imparfaitement une volonté assez transparente de faire passer un certain savoir. En réalité, les douze entretiens sont didactiques sinon normatifs, le savoir qu'ils communiquent étant le résultat des réflexions et des échanges éclairés, raisonnés et équilibrés des deux personnages.
La forme dialoguée a pourtant une fonction réelle et importante pour le contenu de l'ouvrage. L'un ou l'autre des deux interlocuteurs est toujours là pour exemplifier, nuancer ou interroger la position de l'autre, et les entretiens progressent par la dynamique de ces échanges. Parfois, la forme dialoguée permet d'énoncer des prises de positions marquées, extrêmes, même si elles sont immédiatement nuancées, dans la suite de l'entretien, sans pour autant être gommées ; cette stratégie étend les possibles du discours théorique, en particulier aux points névralgiques de l'ouvrage, comme par exemple la définition du récit. Les deux interlocuteurs ne sont pas toujours, de plus, d’accord sur certains points, Euphorbe étant de manière générale plus conservateur et Timagène plus ouvert aux innovations. Euphorbe, qui a plus d’autorité en la matière, l’emporte le plus souvent, comme dans la dispute sur la dignité du sujet dans l’historiographie (sixième entretien) ; mais Timagène l’emporte également parfois, comme dans le débat sur les mérites du roman (douzième entretien).
Quelle place accorder à Bérardier de Bataut et à l'Essai sur le récit, par rapport aux grands courants de pensée du siècle des Lumières? Lorsqu'on approche l'ouvrage dans cette perspective, on ne peut manquer d'être frappé dans un premier temps par la manière dont Bérardier se positionne lui-même clairement dans le camp des Anciens. Il met en garde son lecteur, dès la préface, qu'il ne trouvera pas dans l'Essai sur le récit « de ces traits piquants, de ces réflexions hardies, empruntés de la prétendue philosophie moderne, si fort à la mode » (page vii). Lorsqu'on examine les auteurs auxquels Bérardier emprunte la plus grande partie des nombreuses citations, la prédominance des auteurs de l'Antiquité romaine, tel Horace (le De arte poetica) et Quintilien (le De institutione oratoria), ainsi que du XVIIe siècle, tel Boileau (l'Art poétique et les Épitres), La Fontaine (les Fables) ou le Père Bouhours, est évidente. Les auteurs du XVIIIe siècle représentés dans l'Essai sur le récit sont davantage des historiens, comme l'abbé de Vertot ou le Père Rapin, ou des auteurs de contes, comme Marmontel ou Henri Richer, que des penseurs plus progressifs. Les deux interlocuteurs renvoient parfois, avec une certaine distance critique, aux Réflexions critiques de l'abbé Dubos. De même, les valeurs ou principes esthétiques auxquels Bérardier recourt pour juger les ouvrages et les exemples qu'il cite, s'inspirent directement de valeurs antiques et classiques. Ainsi, l'objectif central du récit est pour lui le principe horatien de delectare et prodesse, c'est-à-dire une utilité à travers l'agrément et l'instruction. De même, les qualités qui lui importent le plus dans le style du récit, la clarté et la brièveté, ainsi que pour le contenu dans l’historiographie, la vérité et l’utilité, sont dérivés des rhétoriciens antiques. (Un relevé des textes cités par les deux interlocuteurs se trouve dans la section bibliographique pertinente du dossier critique.)
Cependant, Bérardier conjugue ces valeurs et exigences classiques avec des catégories et des prises de positions plus modernes. Il met par exemple l'accent non pas sur la perfection et l'harmonie de l'oeuvre, mais sur catégorie esthétique plus progressive, celle de l'intérêt, c'est-à-dire sur la réaction émotionnelle du lecteur. Du même mouvement, il permet également à l'auteur de négliger les règles et de privilégier l'émotion et l'imagination. Surtout cependant, la notion même du récit trouve chez Bérardier une redéfinition signifiante, puisqu'il souligne l'importance constitutive des détails et des circonstances: « Présenter rapidement les parties les plus essentielles d’un fait, ce n’est donc pas proprement raconter », écrit-il dès le premier entretien (page 9). Dans ce contexte, Bérardier développe une typologie des circonstances narratives qui se démarque de celle, temporelle ou causale des circumstantiae rhétoriques, et les classe selon des degrés de légitimité qui s'établissent en fonction de leur nécessité ou leur utilité dans le récit. Enfin on peut observer, dans le dernier entretien de l'Essai sur le récit qui porte sur le roman, comment le rapport de force entre les deux interlocuteurs s'y modifie au profit de Timagène qui défend le roman contre les critiques d'ordre moral et esthétique qu'Euphorbe lui addresse, Bérardier donnant ici la préférence à une position clairement moderne. Malgré une forte et incontestable présence de l'héritage classique dans l'Essai sur le récit, l'ouvrage apporte en même temps une position originale et particulière à la réflexion sur la narration au dix-huitième siècle.
Dans quelle mesure l'ouvrage était-il connu et apprécié des romanciers de l'époque ? Il est difficile d'en juger : cependant, l'année même de la parution du livre, deux comptes rendus (anonymes) on paru dans des journaux importants et l'ouvrage y est beaucoup loué. Le premier, paru dans L'Année littéraire dégage les idées principales de l'Essai en cite plusieurs passages et loue l'auteur pour avoir « du goût, de la raison, un jugement sain, & des principes épurés ». L'objet de l'ouvrage est classé dans le domaine de la rhétorique : « Cet essai sur le récit doit être regardé comme un traité complet de cette partie importante de la Rhétorique, qui a pour objet la narration. L'auteur en développe les principes avec justesse & avec méthode, & il embrasse les différens genres de littérature qui sont de son ressort, ou plutôt il les embrasse tous, car il n'en est aucun où la narration ne soit nécessaire ».[3]
Le compte rendu paru dans le Journal encyclopédique dirigé par Castilhon commence par insister davantage sur l'utilité pratique de l'ouvrage : « Il importe donc même aux lecteurs de connoître les principes & les regles qui concourent à former un bon récit, soit pour éviter de pareils écueils, lorsqu'ils sont obligés de raconter, soit pour ne pas donner dans les pieges où peut conduire la lecture ».[4] Il expose ensuite de manière détaillée et systématique les idées principales de Bérardier de Bataut. Les auteurs des deux comptes rendus ne sont pas d'accord sur la fonction que Bérardier de Bataut accorde au roman : le premier rapporte qu'il propose le roman anglais comme modèle pour « donner à ce genre de littérature un but plus noble, plus solide & plus moral », tandis que le second critique l'auteur pour ne pas avoir reconnu « le but vraiment moral & philosophique de plusieurs romans, tels que Pamela, Clarisse, Grandisson &c. » avant de citer Diderot, qu'il appelle l'« éloquent panégyriste » de Richardson, pour prouver le bienfondé de son affirmation.
Avec un peu plus de distance de la publication, l’opinion reste bienveillante quoiqu’un petit plus ambivalente. Ainsi, l’auteur de la notice sur Bérardier de Bataut Les Siècles littéraires de 1800 note « qu’on peut regarder [l’Essai sur le récit] comme un Traité complet de la Narration, et où l’on trouve d’excellens préceptes sur l’Apologue, le Conte, le Poëme épique, la Poésie dramat. et le Roman. Cet ouvrage annonce un savant littérateur, et mériterait un des premiers rangs parmi les productions didactiques, si le style en était moins diffus et plus châtié ».[5]
Après avoir été, semble-t-il, presque oublié pendant le dix-neuvième siècle, quelques-uns, tel Albert Chérel dès 1917, puis quelques-autres, redécouvrent l’Essai sur le récit. Les analyses et jugements de l’Essai sur le récit restent cependant rares et, s’ils s’accordent à souligner son importance, ils le font pour des raisons le plus souvent divergentes. Jean Sgard a récemment consacré des remarques de synthétiques à l’ Essai sur le récit.[6] L’auteur souligne qu’il s’agit vraisemblablement de la réflexion la plus soutenue, au XVIIIe siècle, sur la nature du récit. Il note également que Bérardier attribue aux descriptions, portraits, réflexions, anecdotes etc. un rôle important dans le récit. Enfin, il souligne qu’il ne s’agit pas d’une rhétorique, mais bien d’une poétique du récit (p. 38). Il juge cependant que Bérardier « ne se pique pas d’originalité, il reprend la doctrine traditionnelle » (p. 37). Jean-Michel Adam, pour sa part, dans un article consacré à l’histoire de l’analyse linguistique du récit, affirme que « l’on peut considérer [l’Essai sur le récit], avec La Poétique d’Aristote, comme l’ancêtre de nos modernes traités de narratologie ».[7]
En tout cas, comme le suggère lien entre réflexion sur les signes au XVIIIe siècle et sémiotique moderne, mis au jour entre autres par Tzvetan Todorov,[8] on peut tout du moins affirmer l’existence de liens entre la réflexion sur la narration du XVIIIe siècle et la narratologie moderne. Cette perspective donne un nouvel éclairage, par exemple, à la distinction entre « faits » et « circonstances » que Bérardier introduit dans sa définition du récit : le parallèle est tentant entre cette distinction et la conception du récit que Roland Barthes propose dans son célèbre article sur « L'Analyse structurale du récit ».[9] Barthes y distingue notamment, parmi les unités composant le texte narratif, les « fonctions » – qui sont distributives, relèvent d'une « fonctionnalité du faire » et correspondent aux « faits » de Bataut – et les « indices » – qui sont intégratifs, relèvent d'une « fonctionnalité de l'être » et correspondent aux « circonstances » de Bataut.
Au-delà des analyses de Jean Sgard et de Jean-Michel Adam, l’Essai sur le récit a été cité de temps en temps, le plus souvent dans des travaux critiques consacrés à la poétique des genres narratifs au XVIIIe siècle. (Pour un relevé de quelques-unes de ces références, avec des liens vers les passages de l’Essai sur le récit cités par ces auteurs, voir la rubrique "Bérardier cité par les autres" dans le dossier critique.)
La présente édition se base sur l’unique édition que l’Essai sur le récit à connu, à notre connaissance, et qui date de 1776. Le parti pris de l’édition a été de fournir une représentation du texte de l’Essai sur le récit au détriment de la matérialité du livre ; d’où le choix de ne pas reproduire les pages du livre en fac-similé et de partager le texte en chapitres et non pas en pages individuelles. L’édition fournit deux vues alternatives du texte, que le lecteur est libre de choisir à l’aide de la barre en bas de chaque page : une transcription linéaire du texte de l’édition originale, et un texte de lecture modernisé. La transcription linéaire maintient à un grand degré le texte de l’original, coquilles comprises, et supprime uniquement quelques éléments liés à la mise en page et à l’usage des espaces. Le texte de lecture comporte, par rapport à la transcription linéaire, un degré de normalisation, de régularisation et de modernisation nettement plus élevé. Toutes les modifications par rapport à la transcription linéaire sont signalées, le terme en question apparaissant sur fond colorié : bleu clair pour les simples modernisations, bleu plus vif pour les corrections de coquilles. Les notes de Bérardier sont maintenues, et signalées par des astérisques (*). Les notes textuelles et explicatives de l’éditeur sont signalées par des chiffres romains. (Pour de plus amples renseignements, voir le chapitre sur les principes de l’établissement du texte dans le dossier critique.)
[1] Il semble qu’il devient par ailleurs prieur de Serqueux en Haute-Marne (Champagne-Ardenne), comme l’atteste une inscription sur un cloche de cette ville. Voir le dossier de l’enquête thématique départementale sur le patrimoine mobilier des églises de la Haute-Marne, mené en 2006 par Bruno Decrock et Maya Bennani : Notice Serqueux : Cloche.
[2] Voir Sylviane Albertan(-Coppola), « La poésie au service de l’apologétique. L’Anti-Lucrèce en vers français de Bérardier de Bataut », dans: Cahiers Roucher-André Chénier 10-11, 1990-1991, S. 137-148.
[3] Anonyme, « Lettre VI : Essai sur le récit », in : L'Année littéraire 6, 1776, p. 121-137, 122.
[4] Anonyme, « Essai sur le récit », in : Journal encyclopédique 8, 1776, p. 273-286, 273-274.
[5] Art. « Bérardier de Bataut (François-Joseph) », dans : Les siècles littéraires de la France, ou nouveau dictionnaire historique, critique et bibliographique, par N.L.M. Desessarts, Paris : Desessarts, an VIII (1800), p. 221.
[6] Jean Sgard, « Poétique des vies particulières », dans : Les Vies de Voltaire : discours et représentations biographiques, XVIIIe-XXIe siècles, Oxford : Voltaire Foundation, SVEC 2008:4, 2008, p. 29-41 ; voir notamment la partie intitulée ‘Poétique du récit’, consacrée presque exclusivement à l’ Essai sur le récit.
[7] Jean-Michel Adam, « L’Analyse linguistique du récit : rhétorique, poétique et pragmatique textuelle », dans: Zeitschrift für französische Sprache und Literatur, 100, 1990, p. 7-24, 7.
[8] Tzvetan Todorov, « Esthétique et sémiotique au XVIIIe siècle », dans : Critique 308, 1973, p. 26-39.
[9]Roland Barthes, « Introduction à l’analyse structurale des récits », dans : Communications 8, 1966, p. 1-27.
Christof Schöch. « Introduction à l’Essai sur le récit », dans : François-Joseph Bérardier de Bataut, Essai sur le récit, ou entretiens sur la manière de raconter. Édition électronique sous la dir. de Christof Schöch. URL: berardier.org/introduction, 2010.